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L’Histoire de la Chemise : De l’Antiquité à icône du Vestiaire Masculin

Dans l’univers du vêtement, peu de pièces ont traversé les siècles avec autant de constance et de prestige que la chemise. Longtemps considérée comme un simple sous-vêtement, elle a évolué pour devenir un véritable symbole d’élégance et de raffinement. L’histoire de la chemise reflète à la fois l’évolution des tissus, des coupes et des techniques de confection. Comprendre son évolution, c’est plonger au cœur de la culture vestimentaire européenne en explorant traditions, innovations et marques de prestige.


Les Origines : de l’Antiquité au Moyen Âge

La chemise trouve ses premières formes dans l’Antiquité. En Égypte, les hommes portaient déjà des tuniques légères en lin. À Rome, la tunica, portée par les hommes comme par les femmes, se rapprochait déjà de la chemise actuelle, avec une coupe ample et fonctionnelle.

Au Moyen Âge, la chemise devient un sous-vêtement essentiel, portée sous la tunique ou la robe. Confectionnée en lin, fibre noble pour l’époque, car facile à laver et confortable au contact de la peau, elle pouvait aussi être réalisée en chanvre, plus rêche mais également plus résistant, adopté par les classes populaires et les marins.

Au XIIᵉ siècle, les croisades introduisent le coton en Occident (bien que très peu utilisé en raison de son coût), ainsi que de nouvelles techniques de coupe venant des tuniques Perses, notamment les manches séparées cousues aux emmanchures, donnant à la chemise sa structure moderne.

La Renaissance et l’Émergence du Style

Avec la Renaissance, les techniques de tissage évoluent et le lin devient de plus en plus fin. Les cols et poignets se parent de dentelle et de broderies, portés par la noblesse et le clergé. La chemise n’était plus seulement fonctionnelle, elle servait à montrer le rang et l’élégance de celui ou celle qui la portait.

À partir du XVIᵉ siècle, les échanges avec l’Empire ottoman et l’Inde augmentent l’approvisionnement en coton, jusque-là très peu utilisé et souvent mélangé au lin. On voit apparaître des chemises en coton fin dans les garde-robes aristocratiques, surtout en Italie, Espagne et France. Elles restent toutefois minoritaires : le lin reste la norme pour la chemise, même dans les milieux nobles.

C’est également à cette époque que les initiales brodées apparaissent sur les chemises. Les blanchisseries et les lingères avaient besoin d’identifier rapidement à qui appartenait chaque pièce, et les initiales servaient donc d’outil pratique d’organisation. Souvent brodées au col ou sur le poignet, elles sont toujours très prisées de nos jours dans le sur-mesure.

Portrait de Jacopo Boncompagni fils du pape Grégoire XIII par Scipione Pulzone, 1574

La Fraise

Le terme « fraise » fait référence à sa forme plissée et pétalée, rappelant le fruit lorsqu’on l’observe de face. Elle trouve son origine directe dans le col de la chemise portée sous le vêtement extérieur. Initialement simple, le col a été transformé en fraise pour devenir un élément décoratif et visible. Composée de lin fin, et parfois de coton pour les plus aisés.

Apparue véritablement dans les années 1560, la fraise s’est progressivement détachée du col pour augmenter en hauteur et en largeur, devenant un symbole de raffinement à la cour. Dans les années 1570, le retour en force du catholicisme en France favorise le développement de fraises extravagantes, décorées de dentelle et échancrées, en contraste avec l’austérité protestante qui privilégiait les cols simples. La fraise atteint son apogée vers 1578, avec des modèles si larges qu’ils deviennent objets de moqueries populaires.

Au XVIIᵉ siècle, elle se diffuse sous différentes formes selon les pays : en Espagne et dans les régions méridionales sous influence espagnole, elle gagne en volume et en épaisseur, tandis qu’en France, la fraise tombe progressivement en désuétude et cesse d’être portée à la fin du règne de Louis XIII, remplacée par le col simple.

C’est également durant cette période que les premiers boutons en nacre apparaissent sur les chemises de la noblesse.

Portrait of a Man by Nicolas de Largilliere, Paris, c. 1715, oil on canvas


XVIIIᵉ siècle

Le XVIIIᵉ siècle marque une étape clé dans l’histoire de la chemise. Avec la montée de la bourgeoisie, la chemise devient un vêtement de distinction sociale, souvent décorée de plis ou de broderies. Les manches longues et les cols rigides s’imposent progressivement et les plastrons rigides font leur apparition, préfigurant l’évolution vers la chemise moderne.

Les Compagnies des Indes importent massivement le coton indien, et les chemises en coton deviennent plus accessibles aux classes aisées et bourgeoises, mais le lin reste prédominant pour sa disponibilité locale.

C’est également en 1796 que l’histoire de Thomas Mason débute, lorsque est fondée l’une des premières usines de fabrication de tissus en coton en Angleterre. Ses tissus de qualité supérieure sont rapidement adoptés par les tailleurs londoniens, habillant l’aristocratie et la haute société britannique, jusqu’à devenir, en 1936, le fournisseur exclusif du chemisier de la famille royale britannique.

XIXᵉ siècle : Industrialisation et standardisation

Au XIXᵉ siècle, la révolution industrielle transforme la production de chemises. Les machines à coudre permettent de fabriquer des chemises en série, standardisant les tailles et les coupes. En France, la maison Charvet, fondée en 1838, créa à Paris la première chemiserie, pour laquelle le mot nouveau de « chemisier » fut créé.

Avec l’essor des filatures mécaniques, le coton devient bon marché et omniprésent. Vers 1850, la majorité des chemises en Europe sont déjà en coton, grâce à sa douceur et sa facilité d’entretien.

On célèbre également la première chemise en série conçue par la firme Brown, Davis & Co of Aldermanbury, à Londres, qui dépose le brevet de la production en série en 1871.

L’expression des « cols blancs » et « cols bleus » apparaît à la fin du XIXᵉ siècle. Les cols blancs désignent les cadres et professions intellectuelles, qui portaient des chemises en coton blanc impeccables. À l’inverse, les cols bleus désignent les ouvriers et artisans, dont le travail manuel exigeait des vêtements plus résistants, souvent en coton ou en sergé teint en bleu, moins salissant et plus durable. Ces expressions reflètent ainsi une hiérarchie sociale visible à travers le vêtement.

Portrait de Giuseppe Garibaldi, 1861, de Silvestro Lega


La chemise au XXᵉ siècle : de l’uniforme

Au XXᵉ siècle, la popularisation du costume trois pièces fait de la chemise un élément central du vestiaire masculin. Les chemises en coton égyptien, en popeline et en twill dominent, tandis que les coupes se modernisent. C’est au même moment que le col italien apparaît, plus ouvert et raffiné, symbole de l’élégance méditerranéenne.

Dans les années 1960 et 1970, certaines maisons de couture commencent à réinventer la chemise, intégrant des imprimés, des couleurs vives et des tissus innovants, faisant de la chemise un vecteur de style et d’expression personnelle.

Conclusion

L’histoire de la chemise est celle d’un vêtement qui a su évoluer tout en restant fidèle à ses racines. De la tunique antique aux chemises contemporaines, ce vêtement, simple en apparence, demeure l’un des symboles les plus durables de l’élégance et du prestige.

Malheureusement, depuis 1970, suite à la délocalisation des manufactures européennes, entre 2 et 3 millions d’emplois ont été perdus dans le secteur textile. D’ici 2028, jusqu’à 60 % des entreprises textiles européennes pourraient fermer, causant la perte potentielle de 400 000 à 500 000 emplois. L’impact écologique est tout aussi alarmant, l’industrie du prêt-à-porter représentant près de 10 % des émissions mondiales de CO₂.

Pour répondre à ce défi, il devient essentiel de valoriser la production européenne de proximité et le savoir-faire artisanal. Nos chemises, confectionnées à la main en Espagne en précommande, s’inscrivent dans cette démarche : préserver un patrimoine, réduire l’empreinte écologique et offrir un vêtement d’exception, pensé pour durer.

trois chemises faites main pour 990

Livraison et retours offerts partout en Europe